Le Conseil communal de ce mardi comportait un ordre du jour particulièrement dense avec près de 100 points relatifs aux finances communales dont le compte 2024, la modification budgétaire n°2 et de nombreux règlements taxes et redevances.

La Première Echevine Anne BARZIN, en charge des Finances, a présenté ces différents points.
Le compte 2024 présente un résultat meilleur qu’escompté avec un boni de 3,5 millions €.
La modification budgétaire n°2 de 2025 intègre le résultat du compte 2024 et ajuste différents crédits. Notons la diminution de la dotation à la zone NAGE de 2,7 millions en raison de la reprise progressive par la Province.
Sans les aides Oxygène de la Région wallonne, elle présenterait un déficit de 19,3 millions. On constate cependant une nette amélioration de 7 millions par-rapport à la MB1.
Le montant de nos réserves et provisions s’élève à 88 millions.
La situation financière de la Ville demeure très préoccupante. L’équilibre actuel tient grâce aux aides Oxygène de la Région.
Si, en 2018, notre situation n’était pas idyllique, nous bénéficions alors des résultats de plusieurs années de redressement budgétaire.
Depuis lors, plusieurs crises avec leurs implications en termes d’inflation et d’augmentation des coûts énergétiques, ont plongé notre budget dans le rouge.
Par ailleurs, le sous-financement chronique du Fédéral en matière de zones d’incendie, de zones de police, de pensions du personnel statutaire, du second pilier pour les contractuels ou encore de la problématique de la pauvreté au travers des CPAS, ainsi que l’absence de solution structurelles de la Région pour le financement des pouvoirs locaux ont renforcé cette situation.
La situation financière étant extrêmement tendue à tous les niveaux de pouvoir, il faut faire preuve de réalisme. La Ville doit donc prendre son destin en main et assumer une part importante de l’effort.
Le Collège avait présenté il y a plusieurs mois les lignes directrices des mesures de gestion qu’il entendait prendre pour y répondre (diminution des dépenses de fonctionnement, poursuite de la politique de remplacement partiels des départs, de limitation des plans d’embauche aux emplois strictement nécessaires, limitation du volume des investissements, diminutions des subventions,…).
Cet exercice n’est agréable pour personne, mais indispensable pour redresser la situation et maintenir une offre de services de qualité aux citoyens.
Le Conseil était amené à se prononcer sur les règlements taxes et redevances qui permettront de lever les recettes entre 2026 et 2031.
Cet exercice « classique » de début de législature s’inscrivait cette fois dans un cadre d’efforts complémentaires à faire.
Le Collège a pris ses responsabilités face aux enjeux budgétaires en examinant l’ensemble des taxes et redevances déjà en place et celles prévues dans la circulaire budgétaire.
Dans cette réflexion, le Collège a fait le choix de ne pas alourdir la fiscalité sur le travail et sur le patrimoine du citoyen.
Les additionnels à l’Impôt sur les Personnes Physiques et les additionnels au Précompte Immobilier ne sont donc pas augmentés.
Un travail a été réalisé sur les exonérations automatiques, sur les gratuités et sur l’indexation annuelle automatique des montants alignés sur le coût de la vie.
Par ailleurs, les comportements « infractionnels » sont particulièrement ciblés notamment en matière urbanistique ou de stationnement.
Une distinction tarifaire a été maintenue pour les non-Namurois qui bénéficient de nos infrastructures sans y contribuer fiscalement, comme c’est le cas pour nos piscines communales, les infrastructures sportives, les salles communales,…
Le rendement des recettes ne peut malheureusement se faire uniquement en indexant les montants ou en travaillant sur les exonérations, mais nécessite aussi une augmentation de certains taux (certains taux n’avaient plus été adaptés depuis plus de 20 ans…) et la création de nouvelles sources de recettes, comme nous l’imposent les conditions du plan Oxygène.
Les nouvelles taxes portent sur les enseignes obsolètes, les établissements dangereux et insalubres, les dépôts de mitrailles et de véhicules usagés, les cercueils en polyester, les cannabis shop, les bureaux de plus de 150 m2 et les grandes surfaces commerciales avec un taux inférieur au centre-ville.
Toutes ces mesures devraient générer environ 3,7 millions € de recettes par an.
Soulignons que, sur ces 80 règlements, une soixantaine concernent des recettes de prestation qui sont dues en contrepartie d’un service proposé aux citoyens. Ces prestations génèrent une charge de travail pour les services et certains coûts de fonctionnement.
Le chemin est encore long et la situation financière est une préoccupation quotidienne du Collège qui est bien conscient que le travail doit continuer et que les efforts doivent se poursuivre.
En conclusion, un compte 2024 positif, une situation financière 2025 améliorée, de nombreuses mesures arrêtées et des règlements revus sont autant d’arguments et d’éléments positifs pour rassurer la Région, le CRAC, mais également le secteur bancaire, quant à notre volonté d’inverser la tendance pour un retour progressif à l’équilibre, tout en maintenant notre objectif de continuer à assumer nos missions au service des Namuroises et des Namurois.
