Ce mardi, le Conseil communal a approuvé le budget initial 2026 après plus de 6 heures de
débats.
Comme l’Echevine des finances, Anne Barzin, a eu l’occasion de le rappeler lors de sa présentation des éléments principaux de l’initial 2026, la situation financière de la Ville est devenue très préoccupante malgré les efforts de gestion réalisés pendant près de 20 ans.
Les différentes crises et leurs conséquences en termes d’inflation, d’augmentation des coûts des matériaux et de l’énergie, ainsi que les indexations salariales multiples ont plongé progressivement le budget dans le rouge.
De plus, le manque de solutions structurelles de la Région pour financer les pouvoirs locaux et
le sous-financement chronique du Fédéral en matière de zones d’incendie, de zones de police,
de pensions du personnel statutaire, pour les CPAS, ont renforcé cette situation.
Pour faire face à cette situation, le Collège avait annoncé dès le mois de juin les différentes
mesures de gestion qu’il comptait prendre tant en réductions de dépenses qu’en recettes.
Ces mesures comprenaient notamment des réductions de dépenses de fonctionnement, diverses
mesures sur les dépenses de personnel (principalement en non-remplacement), la limitation de
la masse d’emprunts pour les investissements, la suppression des primes et la réduction des
subsides aux associations de 20 %.
L’ensemble des règlements, redevances et taxes ont par ailleurs été revus pour la législature,
sans toutefois augmenter les taux des additionnels à l’impôt des personnes physiques et au
précompte immobilier.
Il est important de souligner que ces différentes mesures ont permis d’améliorer le résultat
budgétaire de près de 10 millions € par rapport à l’initial 2025. Le résultat est meilleur
qu’escompté dans les projections.
Le budget 2026 se présente en boni à l’exercice propre de 632.000 € . Cependant, ce résultat en boni doit être nuancé. En effet, sans les aides Oxygène octroyées par la Région, la Ville présenterait un déficit de près de 20 millions €.
Une nouvelle convention Oxygène était également à l’ordre du jour du Conseil, avec des
dispositions complémentaires plus contraignantes pour la Ville. Le montant qui sera perçu pour
2025 portera sur 24,1 millions €, soit une moindre recette de 25 millions €.
Il convient également de préciser que la Ville mène depuis de nombreuses années une politique
volontariste en matière de réserves et de provisions. Celles-ci s’élèveront à 61.303.000 € au 31
décembre 2025.
Au niveau du budget ordinaire, les augmentations des dotations à la Zone de Police et au CPAS
marquent le soutien continu aux politiques menées pour la sécurité des citoyens et en faveur des
plus démunis.
En ce qui concerne le budget extraordinaire, il a été décidé de limiter la masse empruntable à
13 millions € afin de réduire à l’avenir les dépenses de dettes. Cette législature sera davantage
une législature d’entretien du patrimoine que de grands travaux. Il est intéressant de souligner la confiance maintenue des organismes bancaires, puisque la Ville a pu lever l’entièreté des moyens nécessaires en 2025, malgré le climat actuel de méfiance du secteur bancaire à l’égard de certains pouvoirs publics.
Même si la trajectoire est positive, un déficit de 20 millions € reste important, et trop élevé. Les
solutions simples n’existent pas face à des problèmes complexes. Au vu de cette situation délicate, les autorités communales savent que les efforts devront se poursuivre et que de nouvelles mesures devront être prises au niveau de la Ville et de ses entités consolidées afin d’améliorer la trajectoire et d’atteindre l’équilibre. Il conviendra de recentrer l’action communale et de se concentrer sur les missions essentielles.
Pleinement conscients de leurs responsabilités, mais aussi de la situation financière très difficile
dans laquelle se trouvent également les autres niveaux de pouvoir, le Collège attend toutefois
que la Région et le Fédéral fassent également une part du chemin.
Le plan Oxygène prendra fin dans un an et l’espoir est que la Région, malgré ses difficultés
budgétaires, puisse remplacer ce mécanisme d’emprunt par une aide structurelle plus saine,
tenant compte de la situation des grandes villes dont les besoins sont plus spécifiques,
notamment en matière de sécurité, d’action sociale et d’attractivité. Un signal positif qui
tiendrait compte des efforts réalisés dans les plans de gestion successifs et qui ne constituerait
pas une prime à la mauvaise gestion.
Le Fédéral devrait également faire sa part d’efforts par des mesures complémentaires,
notamment pour le financement de la police et des pensions, comme annoncé dans l’accord de
Gouvernement.
La priorité du Collège reste une gestion sérieuse et responsable des finances, avec les mesures
déjà prises et les efforts encore à consentir au cours des prochaines années. Il faudra faire mieux avec moins, tout en conservant le cap d’une gestion rigoureuse, avec l’objectif de continuer à assurer, avec l’Administration, un service de qualité aux Namuroises et aux Namurois.
