

Ce vendredi 13 juin, avec l’ensemble du Collège, la Première Echevine, Anne BARZIN, en charge des Finances, a fait le point sur la situation financière de la Ville et a présenté les mesures de gestion.
Malgré les efforts de gestion réalisés depuis près de 20 ans, la situation financière de la Ville est très préoccupante. Ceux-ci ont eu pour effet de disposer de réserves et provisions nous permettant d’avoir des moyens pour équilibrer nos budgets. Ces réserves et provisions s’élèvent à 68 millions € après la modification budgétaire du Conseil de juin.
Les crises de ces dernières années (COVID, inondations, guerre en Ukraine,…) ont eu pour corollaire une inflation galopante, des augmentations du prix de l’énergie et des matériaux, de multiples indexations qui ébranlent nos finances à long terme.
Sans ces réserves et sans les aides Oxygène régionales, le budget 2025 présenterait un déficit de près de 30 millions pour atteindre près de 40 millions en 2028. Toutes choses restant égales par ailleurs et sous réserve de la perception de toutes les aides Oxygène proméritées, nous parviendrions à équilibrer nos budgets jusqu’en 2028.
Face à cette situation, le collège est lucide et prend ses responsabilités.
Tenant compte des situations financières complexes tant de l’Etat fédéral que de la Région qui ne sont pas de nature à pouvoir apporter une solution complète à nos problèmes financiers, la Ville doit assumer une part importante de l’effort.
L’obtention des aides Oxygène impose aussi depuis fin 2024 des obligations à mette en œuvre.
Les travaux budgétaires se basaient sur trois prérequis:
•ne pas alourdir la fiscalité sur le travail et le patrimoine des Namurois
•analyser toutes les dépenses sans tabou et ne pas impacter l’emploi global, tout en maintenant un haut niveau de service aux citoyens
•toucher davantage les comportements infractionnels et les abus.
Au niveau des dépenses de personnel, les mesures de remplacements partiels des départs, de non remplacement des réductions de temps de travail et la limitation des plans d’embauche aux emplois strictement nécessaires seront poursuivies.
En matière de fonctionnement, une réduction de 1,7 millions est prévue.
Comme prévu dans le plan Oxygène, les primes seront abrogées dès le 1er juillet 2025, à l’exception de celles liées à l’accompagnement de l’extension du piétonnier.
Par ailleurs, une mesure forte prévoit une balise annuelle interne limitée à 13 millions € pour les investissements. Ce nombre correspond au montant annuel moyen permettant de stabiliser le volume de la dette.
En matière de transfert et conformément à une des obligations du plan Oxygène, les subsides facultatifs vont être réduits. Dès 2026, les subsides au monde associatif seront globalement revus à la baisse de 20%
•sauf pour les subsides aux associations venant en aide à la grande précarité
•sauf pour les contrats-programmes culturels.
Les subsides liés aux missions communales déléguées à l’OTN, au CAC, à NEW et Namur Centre-Ville seront quant à eux diminués de 10%, à l’exception de la SONEFA en charge de la petite enfance.
C’est une décision difficile liée au plan Oxygène qui porte sur globalement 500.000€ par an.
Le Collège a examiné l’ensemble des règlements taxes et redevances . Ceux-ci seront présentés au Conseil d’octobre afin d’être mis en application au 1er janvier 2026 pour toute la législature.
Les règlements feront l’objet d’un toilettage, d’une indexation des montants alignée sur le coût de la vie et d’une indexation automatique.
Une distinction tarifaire sera faite autant que possible pour les non Namurois qui bénéficient de nos infrastructures et services sans y contribuer fiscalement.
Les comportements infractionnels et les abus seront davantage sanctionnés par exemple en matière urbanistique et de stationnement.
Il n’y aura pas d’augmentation des additionnels à l’IPP et au PI .
De nouvelles taxes sont envisagées sur les enseignes obsolètes, les établissements dangereux et insalubres, les dépôts de mitrailles et de véhicules, les « cannabis shop », les commerces de nuit ouverts au-delà de minuit, les surfaces commerciales de plus de 800 m2 à l’exception des implantations du centre-ville, les cercueils en polyester, ainsi qu’une nouvelle recette sur les logements surnuméraires.
Ces mesures en recettes sont estimées à 3,6 millions.
D’autres mesures seront mises en place comme la dénonciation de conventions d’entretien de patrimoine non-communal, la révision de l’implication des services dans des événements organisés sur le domaine public, la fréquence des budgets participatifs tout en augmentant la participation de manière générale.
Des analyses complémentaires vont être réalisées sur la poursuite de la vente de patrimoine, les gratuités en matière de locaux communaux, des réorganisations internes, des synergies accrues avec le CPAS, ainsi que d’autres pistes prévues dans le plan Oxygène.
Il n’en demeure pas moins que le Collège exhorte les gouvernements tant à la Région qu’au Fédéral de prendre des mesures de soutien structurel aux grandes villes pour répondre aux difficultés rencontrées plus particulièrement en matière de pension, de sécurité (police et zone de secours) et d’augmentation de la précarité.
La tâche est ardue et le chemin est encore long, mais la volonté est de tout faire pour assumer notre part d’effort pour gérer les finances avec rigueur et maintenir un haut niveau de service aux citoyens.