Echange au conseil communal entre Monsieur Prévot et Monsieur Guillitte

M. M. Prévot, Bourgmestre:

On en arrive déjà au point inscrit à la demande d’un membre du Conseil. Monsieur Guillitte, vous avez souhaité nous interpeller à propos des zones d’échanges sécurisées. Je vous en prie, vous avez la parole pour 5 minutes.

M. B. Guillitte, Conseiller communal MR:

Merci, Monsieur le Bourgmestre.

Monsieur le Bourgmestre,

Chers Collègues,

Lors de mes pérégrinations, j’ai remarqué une initiative intéressante de la Ville de Montréal au Québec afin de sécuriser les personnes qui effectuent des transactions en ligne sur des sites de ventes et d’échanges, comme Vinted, Marketplace, 2èmemain, sans faire quelconque publicité, lors de la conclusion de ceux-ci, de ces échanges.

En raison du volume, de la fragilité, du coût de l’envoi ou encore de la valeur de l’objet, les transactions se concluent parfois physiquement, en main propre, soit à domicile, soit dans un tiers lieu. Il n’est pas rare toutefois que la vente ou l’échange soit frauduleux voire se conclut par un vol ou une agression.

Afin d’éviter de tels désagréments, une des solutions préconisées par le service de Police de la Ville de Montréal est d’effectuer cet échange dans une zone d’échanges sécurisée.

Le principe est simple, cela consiste en la délimitation d’un espace face à un poste de Police de la Ville, dûment renseigné, sous l’œil des caméras de surveillance, d’où l’utilité, Monsieur Warmoes. Le fait d’être filmé dissuade un tant soit peu les personnes malhonnêtes ou mal intentionnées.

Onze zones sécurisées existent actuellement à Montréal, mais également dans pas mal de communes québécoises et canadiennes.

Notre Zone de Police ne pourrait-elle envisager de telles zones à Namur et à Saint-Servais ?

Le coût est limité à la promotion de cet espace et apposer un panneau de signalisation comme suggéré dans l’écrit que je vous ai adressé, Monsieur le Bourgmestre.

En effet, les abords de nos commissariats sont équipés de caméras et éclairés 24h/24h. De plus, en cas de danger, les personnes peuvent faire appel au personnel en faction au poste de Police.

Merci déjà pour votre réponse et vos réflexions à cette suggestion.

M. M. Prévot, Bourgmestre:

Merci, Monsieur le Conseiller pour votre question à laquelle je réponds en ma qualité de Chef de la Police locale.

J’ai questionné, évidemment, notre Chef de Corps à ce propos et je comprends, et j’entends, bien entendu, votre souci de politique préventive laquelle est notamment l’affaire de la Police, mais dans le cas de transactions, a priori commerciales, entre privés, les premiers à devoir être vigilants et attentifs, ce sont les protagonistes de la transaction eux-mêmes.

A votre suggestion, j’ai été consulté les quelques sites Internet qui parlent de ce dispositif. Il y a, en effet, Montréal, mais aussi quelques autres villes canadiennes qui se sont lancées dans ce système, notamment la Ville de Québec – ville avec laquelle, vous le savez, nous entretenons des relations étroites – et qui a lancé ce projet en mars dernier pour une première phase de test parce que diverses autres entités l’avaient fait.

La Police de Québec n’était pas particulièrement demandeuse pour un tel dispositif concernant

la sécurité des transactions. Elle n’a pas remarqué de besoin particulier pour ce type d’espace. J’ai également lu que la Police de Québec n’a pas l’impression qu’il s’agit d’une demande de la population, mais ils ont cependant décider de tester cette formule durant l’été. Les corps de Police voisins ont, par ailleurs, soutenu que ces espaces étaient peu utilisés malgré la médiatisation dont ils avaient bénéficié.

A ce jour, la Police de Namur n’a pas enregistré un nombre tel de plaintes pour transactions frauduleuses, inabouties ou violentes que cela puisse justifier un tel aménagement. Il faut, par ailleurs, être conscient qu’il ne pourrait y avoir un agent de police qui surveille ces espaces 24h/24, 7 jours/7, même via les caméras de vidéosurveillance.

Certes, les images pourraient être utilisées a posteriori, en cas de problèmes, mais ne garantissent pas la vision de la transaction en temps réel par les policiers. Cela pourrait, dès lors, créer un sentiment de fausse sécurité.

Par ailleurs, sous un angle praticopratique, nous avons deux commissariats sur notre territoire, celui d’Hastedon qui n’est pas ouvert 24h/24 – et je ne suis pas sûr que le fait qu’il soit si décentré soit favorable pour aller y encourager une transaction aussi sécurisée puisse-t-elle être escomptée – et celui de la place du Théâtre qui lui est ouvert, effectivement, 24h/24, mais qui n’a que quelques places de stationnement en façade et nul doute, que ces places d’échanges qui prendraient l’équivalent de deux places de parking seraient inévitablement occupées pour d’autres raisons le jour et la nuit.

Il suffit de voir d’ailleurs le respect tout relatif des places de stationnement sensées être réservées à la police qui bordent la place du Théâtre pour s’en rendre compte.

A ce stade, donc, du côté du Chef de Corps et de moi-même, nous n’envisageons pas la création de telles zones d’échanges sécurisées. Nous invitons, par contre, les citoyens à ne jamais transmettre de renseignements personnels, à prendre des captures d’écran de la publicité, des informations relatives au vendeur et de toutes les communications entre les parties et de vérifier, évidemment le nom du vendeur et de l’acheteur sur un moteur de recherche en ligne.

En matière de paiement, il est préférable d’utiliser les paiements directs en ligne au moment de la transaction. Pour rappel, en Belgique, la législation interdit les opérations de plus de 3.000 € en espèces. En dessous de cette somme, vous courrez toujours le risque, c’est vrai, de recevoir de faux billets, voire de vous faire racketter.

Il est par ailleurs essentiel, c’est une évidence, mais elle peut parfois être rappelée de pouvoir parfois faire confiance aussi à son instinct et reculer lorsqu’un doute existe ou qu’on ne se sent pas à l’aise.

Voilà, Monsieur le Conseiller, les quelques considérations que je me permettais de vous partager en réponse à votre question. Vous avez deux minutes pour la réplique éventuelle.

M. B. Guillitte, Conseiller communal MR:

Merci, Monsieur le Bourgmestre pour votre réponse et effectivement pour la lecture des liens que je vous ai adressés à ce sujet et les conseils qui étaient rappelés également sur les sites de la Police de Montréal. C’est toujours bon à attendre que chacun est responsable dans le cadre de ventes et d’achats. Bon, bien sûr, je comprends que ce n’est peut-être pas la vocation première de notre Zone de Police et si d’autant arrivent des demandes de la part de citoyens en cas de souci, de problème, c’était une occasion de le faire et il y aura peut-être d’autres tiers lieux qui pourront se mettre en place en dehors de la Zone de Police où les gens se sentiront peut-être plus à l’aise.

Il y a un deuxième volet, mais je ne l’avais pas évoqué dans ma question. Elle est peut-être plus délicate, mais, parfois, pour des raisons judiciaires, il y a des échanges qui doivent se faire entre les familles, dans les couples qui ont certaines difficultés. Cela se fait également, parfois, dans des lieux qui doivent être sécurisés. C’est peut-être un point également dont il faudra prendre l’attention.

Je vous remercie et je reviendrai peut-être à l’occasion sur le sujet en Commission.

M. M. Prévot, Bourgmestre:

Bien, merci Monsieur le Conseiller. Voilà qui clôture alors les points inscrits à la demande des Conseillers.