Dans le cadre du point relatif au budget de la zone de police, notre Conseiller Communal Bernard Guillitte a souhaité souligner le travail des agents qui au quotidien veillent à la sécurité des Namurois. Le point a été fait sur les projets de sécurisation du campus de l’Unamur et des quartiers des hautes écoles via notamment le développement du réseau caméras.

Voici son intervention du 14 février :

Intervention de B. Guillitte, Conseiller communal MR:

Merci, Monsieur le Bourgmestre.

Monsieur le Bourgmestre, chers collègues,

Nous avons eu, comme vous l’avez rappelé, de nombreuses explications de la part de Monsieur Moreau en charge du budget pour notre Zone de Police lors de votre Commission.

Je me permets de le remercier encore.

Toutefois, derrière la rigueur des chiffres, il y a des hommes et des femmes qui assurent notre sécurité. De ce côté-là, il n’y a rien à redire. Le cadre opérationnel se compose 378 agents d’après le tableau que j’ai reçu, inspecteurs et officiers de Police effectifs, pour un cadre de 382 agents fixés par notre Conseil de Zone; objectif plus qu’atteint, surtout si on examine la norme minimale pour notre Zone, la norme KUL (clé de répartition de la capacité policière disponible entre les communes de Belgique) qui est de 354 agents. On voit déjà la différence entre l’investissement propre et la participation du Fédéral.

Justement, cette médaille, que l’on peut nous décerner, a un revers. C’est pratiquement 41 millions de crédit budgétaire, cela représente 89,09% du total des dépenses ordinaires mais il faut aussi noter une augmentation de plus de 5,2 millions par rapport au budget de l’année passée. Nous avons bien donc des dotations fédérales pour un montant global de 13.245.000 mais qui représente à peine la moitié de l’intervention communale.

En conclusion, si on doit attendre le financement du Fédéral pour pouvoir adéquatement doter notre Police en ressources humaines et donc renforcer la présence policière, nous pouvons attendre longtemps.

A vrai dire, je crains que, dans quelques années, les financements des Zones de Police et de Secours soient dans la même tonalité et aussi précaires. Et là, nous n’aurons plus les Provinces pour y palier, elles sont exsangues.

Il ne reste plus grand-chose pour le reste du budget ordinaire qui comprend pourtant le coût des véhicules, des bâtiments, du personnel détaché comme le personnel d’entretien, par exemple, les contrats de maintenance.

Le budget extraordinaire serait presque risible au vu des enjeux, la maintenance de nos bâtiments, un peu de mobilier, 2 motos, 3 véhicules, un peu de matériel de sécurité. Notons toutefois, la part importante de la télématique pour l’ajout de nouvelles caméras et le remplacement des radios. Je pointe aussi favorablement les investissements en matière de sécurité routière et notamment, l’achat de radars préventifs.

La sécurité des biens et des gens est pourtant essentielle aux yeux de tous et il ne faut pas faiblir. Il faut, bien évidemment, mettre l’accent sur la prévention mais il ne faut pas être angélique en la matière.

Au terme de ma prise de parole, outre mes encouragements au personnel de police, permettez-moi Monsieur le Bourgmestre de vous demander si les projets de sécurisation du campus de l’UNamur et des zones à proximité des hautes écoles étaient avancés?

Pour rappel, vous nous aviez informé l’année passée, lors de l’adoption du budget 2022, que l’Université et les Hautes Ecoles étaient prêtes à mettre des budgets sur la table pour financer le renforcement du maillage de visio-caméras de surveillance dans l’ensemble des petites ruelles qui composent leurs campus ou des rues qui sont à proximité de leurs sites estudiantins; la Police de Namur venant en renfort, vous nous disiez à l’époque, avec l’apport technique notamment sur les enjeux de cahiers des charges ou de compatibilité entre les technologies qu’elles pouvaient déployer et notre réseau de caméras.

Merci donc pour votre réponse et pour votre attention.

M. M. Prévot, Bourgmestre:

Je vais apporter quelques éléments de réaction et de réponse.

D’abord merci à tous les trois d’avoir pu exprimer le soutien chacun en des termes choisis à l’égard de notre Zone de Police parce que c’est vrai que, depuis quelques années, les forces de l’ordre vivent quand même des périodes assez délicates et troubles de plus en plus victimes parfois d’une décomplexion assez grande et hélas, de plus en plus fréquente d’une partie de la population avec des faits de violence parfois extrêmes à leur égard.

Ils font un travail qui essentiel et souvent perçu comme ingrat alors qu’il est vraiment important que nous puissions témoigner à l’égard de nos agents de ce soutien.

On leur en donne les moyens; 46 millions d’euros grosso modo, comme enveloppe budgétaire pour fonctionner pour une Zone de Police qui ne s’occupe que du territoire de la ville de Namur.

Ce n’est pas anodin.

Et les montants sont partis à la hausse, notamment aussi, au-delà des choix qui ont été faits pour davantage recruter des agents, en raison aussi de l’indexation des salaires qui impose un accroissement des moyens dans des proportions évidemment inconnues depuis plusieurs années.

Vous avez eu raison, Madame De Gand, de souligner – et Monsieur Martin l’a fait également, Monsieur Guillitte de même – l’importance finalement de la dimension palliative du Pouvoir communal par rapport aux absences de financement du Pouvoir fédéral.

C’est toujours effectivement facile d’avoir une Ministre de l’Intérieur ou un Ministre de l’Intérieur parce que ce n’est pas lié spécifiquement à ce Gouvernement, soyons de bon compte, qui négocie avec les syndicats de police, qu’il leur octroie des avantages dès lors que de toute manière, c’est la Commune qui payera.

C’est facile de choisir le restaurant ou le menu mais d’envoyer la note à d’autres. C’est hélas encore trop régulièrement le schéma dans lequel on se trouve par rapport aux enjeux de financement.

Madame De Gand, vous appelez de vos vœux que la Police, à l’instar d’autres entités paracommunales, participe à l’effort de guerre, si je puis dire, en réduisant aussi la voilure de ses dépenses. Je tiens à vous rassurer, elle n’a pas été exonérée.

La Police a été amenée, comme d’autres entités d’ailleurs de la Commune, il y a plusieurs semaines et mois déjà, à rencontrer le Collège pour expliquer ce qu’étaient les perspectives budgétaires pluriannuelles et identifier alors les besoins qui allaient apparaître mais aussi les efforts que le Collège communal lui demandait de faire.

Maintenant, soyons clairs, nous n’avons pas l’intention de faire des efforts sur le personnel dès lors qu’on a plus que jamais besoin de policiers sur le terrain et en nombre. Mais quand on sait que 85% grosso modo du budget de la Zone de Police est dédié au personnel, la marge de manœuvre pour pouvoir réellement faire des efforts est assez ténue. Et même si ce sont des efforts qui sont compte plutôt en centaines de milliers d’euros qu’en millions, ce sont des efforts qui sont malgré tout demandés.

Et l’un des efforts d’ailleurs qui n’apparaît peut-être pas à première vue mais qui est important de souligner, c’est que le nouveau centre de maîtrise de la violence qui va éclore sur le plateau d’Hastedon à côté du Commissariat avec un nouveau stand de tir – puisqu’on sait que celui de Tabora est complètement dépassé et que cela fait partie des obligations, pour que les policiers puissent continuer d’être actifs, d’avoir un stand de tir – va être un investissement consenti sur les fonds à proprement parlé de la zone de Police sans que la Ville ne vienne cofinancer la chose. Donc, la charge budgétaire, la charge également de dettes va être assumée par la Zone dans son propre périmètre. C’est aussi un élément de participation à l’effort qui a été demandé.

J’entends bien votre remarque formulée lors de la Commission, que les différents rapports mensuels dressés par la Direction des opérations et de l’information de la Police et pour lesquels une communication est faite à la presse pour que le grand public se rende compte que des opérations sont menées, que des résultats sont engrangés, que les forces de l’ordre sont mobilisées, doivent aussi pouvoir parvenir au même moment à l’ensemble des membres du Conseil.

Je pensais naïvement que c’était déjà le cas. Vous m’avez confirmé que ce ne l’était pas et donc, on veillera à ce que les prochaines diffusions d’information puissent évidemment être adressées aux membres du Conseil communal dès lors qu’ils sont eux-mêmes toutes et tous les membres du Conseil de la Zone de Police.

Monsieur Guillitte, vous me demandez ce qu’il advient des contacts pris avec l’Université et l’une ou l’autre de nos Hautes Ecoles par rapport au Plan Campus. Je n’ai pas les dernières infos puisque je n’avais pas été en quête de celles-ci avant le début du Conseil.

La seule chose que je peux déjà vous certifier, c’est que – quand fin de l’année dernière, j’ai tenu une nouvelle réunion dans mon bureau avec les représentants de l’université et des Hautes Ecoles – les contacts ont été immédiatement pris dans la foulée avec les responsables de la Direction des opérations de la Police, les responsables de la technique informatique puisque, si l’Université singulièrement mais l’Henallux aussi ont annoncé à être prêts à consentir à des investissements en propre en réseau de caméras vidéos sur les rues ou les espaces publics qui sont constitutifs du cœur de leur campus pour venir en renfort caisse, si je puis dire, de l’effort communal, encore faut-il que les caméras qui seront mises en place soient techniquement compatibles avec le réseau de la Police.

Je ne voudrais pas une nouvelle belge se rendant compte qu’un investissement a été consenti et que pour une incompatibilité de logiciels quelconques, la Police n’ait pas accès en temps réel à ces mêmes caméras.

Et donc, je sais que les contacts ont été pris, que des réunions ont été tenues. Je ne connais pas encore le nouveau calendrier dans lequel ces institutions s’inscrivent mais votre question donnera l’opportunité de les relancer pour faire un petit topo sur la situation.

Monsieur Martin, vous avez évoqué la NAPA, les chèques-repas mais ce sont des réalités.

Comme je le disais toute à l’heure, d’autres choisissent le restaurant mais envoient la note aux Communes.

Heureusement et j’ai compris que c’était une démonstration par l’absurde à laquelle vous nous invitiez si on devait s’en tenir strictement au nombre d’agents de la fameuse norme KUL qui est obsolète parce que si on devait le faire, on devrait licencier du personnel puisqu’aujourd’hui, la Zone de Police de Namur est une des rares zones qui a engagé sur fonds propres du personnel de police au-delà de cette norme.

On peut le regretter dans la mesure où il eut été normal que ce personnel supplémentaire soit aussi cofinancé par le Fédéral mais comme on ne voyait rien venir mais que par contre, les enjeux de sécurité sont bien prégnants et pressants sur la place namuroise, on a engagé cette vingtaine d’agents complémentaires sur fonds propres pour venir en renfort; ce qui a permis d’ailleurs la création des fameuses patrouilles Urban qui désormais sont beaucoup plus régulièrement dans le cœur de ville, y compris dans le nord de la corbeille.

Et c’est aussi ces effectifs complémentaires qui permettent si régulièrement maintenant, à la demande insistante que j’ai formulée, avec l’appui aussi d’effectifs fédéraux occasionnels, y compris de la cavalerie, de pouvoir alors organiser les opérations coup de poing, singulièrement dans le quartier de la gare et ses ramifications, jusqu’au parc Louise-Marie où on sait qu’il y a des problèmes, notamment de toxicomanie ou de deals qui sont plus importants.

Je vous remercie d’avoir souligné que la dette était stable et contenue et, par ailleurs, que les investissements fussent-ils mesurés, étaient malgré tout ciblés sur l’essentiel avec notamment cette extension et mise à jour du réseau caméras et ce centre de tir ou de maîtrise de la violence.

Voilà les quelques considérations que je souhaitais partager en réponse aux interventions des uns et des autres.